Préserver la nappe de Porquerolles

Lutter contre l’intrusion d’eau salée et trouver des solutions pour répondre à la demande en eau potable de l’île.

L’île de Porquerolles constitue un milieu unique, siège d’un patrimoine écologique remarquable au cœur du Parc National de Port-Cros. Protégée des glaciations par la douceur du climat, la végétation du littoral offre une richesse floristique exceptionnelle, renforcée par l’endémisme insulaire. On y trouve les dernières forêts méditerranéennes littorales âgées de chênes et de pins, celles qui ont échappé aux feux de forêt.
Sous la mer, le fonctionnement des écosystèmes marins a produit une biodiversité exceptionnelle et des ressources importantes pour la pêche : vastes herbiers de posidonies, sables, petits fonds rocheux, coralligène… Ces milieux naturels accueillent une faune terrestre et marine d’un grand intérêt.
Par ailleurs, Porquerolles, l’une des Îles d’Or, constitue un haut lieu du tourisme et du patrimoine de la ville d’Hyères avec une fréquence de 10 000 visiteurs/jour en été.
Ainsi, l’île de Porquerolles concentre de forts enjeux écologiques et patrimoniaux qu’il convient de prendre en compte.

Etat des lieux : la ressource est devenue fragile

L’eau potable distribuée à Porquerolles provient historiquement de trois nappes : la Ferme, la Courtade et Notre Dame. Cette dernière n’est plus utilisée aujourd’hui car les puits sont colmatés et la qualité de l’eau est insuffisante pour la production d’eau potable. 110 000 mètres cubes d’eau sont nécessaires chaque année pour répondre aux besoins en eau potable des habitants permanents et de l’activité touristique.
A partir de 2006, un phénomène d’intrusion d’eau saline a été identifié. Ceci a eu pour conséquence un fort ralentissement des prélèvements. Certains points de la nappe phréatique se trouvent sous le niveau de la mer. Quand le niveau de la nappe descend trop bas, l’eau de mer progresse et vient se mélanger à l’eau douce. Ce risque est d’autant plus élevé que le département du Var a connu ces dernières années de forts déficits hydriques avec la mise en place de comités sécheresse et des restrictions d’usage.

Etat des lieux

Des apports d’eau par barge

La réponse immédiate à cette situation a été trouvée dans l’apport d’eau potable par barge à hauteur de 40 000 m3 par an pour compenser l’indisponibilité de la ressource. L’eau potable est livrée entre 1 et 6 fois par semaine en période estivale. Ceci représente une dépense de 400 000 euros par an en moyenne et un impact important sur le bilan carbone du service de l’eau.

Des solutions sont possibles

SUEZ propose à la Ville d’Hyères-les-Palmiers d’agir sur les causes (intrusions d’eau salée) en menant un projet de réalimentation de la nappe d’eau douce. Des solutions existent et font l’objet d’études sérieuses et complexes dont les résultats sont présentés aux différentes parties prenantes environnementales, administratives et réglementaires avant de pouvoir être envisagées définitivement.
La solution étudiée est une petite unité de dessalement d’eau de mer qui permettrait de réalimenter la nappe d’eau douce et ainsi de répondre à différents usages de l’eau (eau potable, usage agricole).